mercredi 6 juin 2012

Chronique de Terre Sainte : "L’aéroport"





13:05 : départ de Genève avec Easyjet. Je me dirige vers un steward :
- Monsieur vous devez enregistrer vos bagages à la borne avant d’entrer !
- Ma destination n’y figure pas…
- Où allez-vous ?
- Tel-Aviv.
- Ah ! okay… Passez en Speedy Boarding, s’il vous plait.
J’ai deux bagages à main et 11 kilos en trop, mais l’hôtesse envoie le tout en soute sans demander aucuns frais.
- Merci madame, j’apprécie.
Elle appelle sa supérieure qui vérifie une deuxième fois mon identité et me précise de me rendre au moins une heure à l’avance à la porte embarquement. J’obtempère en souriant.
Après le premier contrôle classique, un deuxième à lieu juste avant de prendre le bus qui nous mène à l’avion.
18:15 : arrivée à Ben Gourion. A la douane on me demande le but de mon voyage. Puis, « Quel est le nom de votre père ? de votre grand-père ? » …ce qui n’arrange pas la situation. On garde mon passeport et on me demande d’attendre sans explication. Après vingt minutes une dame m’emmène dans une petite salle. Une demi-heure après, on m’emmène dans une deuxième salle. Nous sommes une dizaine à attendre. Des policiers en civil se baladent et posent des questions.
Finalement mon tour vient. Une policière m’interroge, l’autre prend des notes sur ordinateur. On me pose des tas de questions répétitives sur les intentions de mon voyage et mes origines. Et puis la question fatidique « Where are you born ? » J’hésite une seconde… et puis allez ! J’y vais : « … Iran ». Ca y est le mot tabou est lâché ! Pas besoin de dire qu’il a fait l’effet d’une bombe ! Je voyais dans leurs regards et pouvais même lire leurs pensées « Iran and Al-Qaida ! » « Nuclear power » « Terrorism ! » « Mass destructive weapon » « Women’s right » « Terrorism ! » et toutes les inepties de la TV Lobotomie…
Heureusement, j’ai une amie d’enfance (juive américaine) qui vit en Israël et qui m’a dit que je pouvais donner son nom comme personne de référence en cas de problème, en disant que je venais pour son mariage. Les policiers l’ont appelée, interrogée, ont pris son numéro de passeport, et nous ont bien saoulés comme il le faut. Mais bref, je pense que sans elle, je ne serai jamais entré.
Au passage, la seule "démocratie" du Moyen-Orient, la villa au milieu de la jungle m’a fait ouvrir mes emails et taper des mots clefs et fait ouvrir certaines de mes correspondances. Ils ont également pris notes de toutes mes adresses email, mes numéros de téléphones fixe et portable, etc…

22:30 : Je passe enfin la douane.
 Avec un visa de deux mois, (au lieu des trois mois que j’avais demandé et auxquels j’avais droit) mais chanceux quand même puisque, derrière moi, les deux personnes attendant depuis bien avant moi– vu l’état de leurs visages –, ne semblent pas près de sortir…
Source

COMMENTAIRE
Ceux qui ont lu mon livre savent que cela fait des décennies que c'est à quelque chose près comme ça. 
En 1973, pour mon premier voyage et avec l'agence juive, je fus reçue, moi et mes petits camarades par des soldats armés de mitraillettes. Bien que juifs et encadrés par l'agence juive, nous fûmes passés au crible. 
Moi petite juive française embourgeoisée jusqu'au cou, cet accueil me troubla quelque peu. Mais tout de suite je fus rassurée: c'était pour notre sécurité, puisque tout le monde en voulait à notre vie...
Les juifs veulent toujours tout savoir. Essayer de tout contrôler est leur seul et unique moyen d'arriver à leurs fins. 
Eh oui lorsque l'on ment sur tout, tout le temps, il faut bien avoir une parade. 
Alors, leur seul moyen est de ne vous laisser aucun espace de liberté sous prétexte de sécurité etc...