mardi 12 juin 2012

Une fusillade devant une école juive à Toulouse fait au moins trois morts


Un professeur et ses deux enfants ont été tués lundi matin 19 mars devant le collège juif Ozar Hatora de Toulouse, selon des témoins qui ont vu un homme ouvrir le feu sur un groupe de parents et d'enfants dans un quartier résidentiel de Toulouse.
Les faits se sont déroulés vers 8 heures alors que les portes de l'établissement allaient ouvrir. Un homme qui se trouvait sur un scooter, à proximité, a ouvert le feu sur les élèves qui s'apprêtaient à entrer en classe. Le tireur casqué aurait pris la fuite à bord d'un scooter blanc ou noir, selon les témoignages.
Un des responsables des parents d'élèves a dit qu'un homme avait ouvert le feu sur des gens qui attendaient à un point de ramassage scolaire informel pour une école juive Gan Rachi. La fille du directeur de l'école est grièvement blessée, selon un autre parent d'élève. La rue de ce quartier résidentiel a été bouclée et de nombreux policiers étaient déployés.
SURVEILLANCE RENFORCÉE
D'après les premiers éléments de l'enquête, l'homme a ouvert le feu avec un pistolet automatique qui s'est enrayé, puis un autre pistolet. Les douilles retrouvée sur places correspondent à deux calibres différents : 11 43 comme à Montauban et à Toulouse dimanche dernier, et 9 millimètres. Ces fusillades avaient fait trois morts et un blessé. Autre point commun avec la tuerie de Montauban, le même mode opératoire, le même sang froid manifesté devant témoins.
Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, qui se trouvait à Mulhouse, a interrompu son déplacement et doit se rendre sur place dans la journée. Le collège Ozar Hatorah est situé au nord-est de Toulouse. Le ministère de l'intérieur a demandé aux "préfectures de toute la France, particulièrement dans le Sud-Ouest, de renforcer la surveillance et la vigilance autour des lieux d'enseignement israélites", a annoncé son porte-parole, Pierre-Henry Brandet.
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Toulouse, une ville sous le choc après la tuerie


Les autorités toulousaines et la communauté juive témoignent leur émotion après la fusillade qui a fait quatre morts devant un établissement scolaire juif de la Ville rose.
La ville de Toulouse est sous le choc après la fusillade meurtrière devant un collège juif dans un quartier résidentiel du nord-ouest de la ville.
«Arriver devant ce collège et voir ces corps par terre avec leurs cartables, ce sont des images affreuses», a raconté avec des larmes dans la voix la députée PS de Haute-Garonne, Catherine Lemorton, une des premières à s'être rendue sur les lieux de la fusillade, sur BFMTV.
Le maire PS de Toulouse, Pierre Cohen, qui s'est aussi rapidement déplacé sur place, s'est dit «horrifié par cet acte abominable et odieux». Il a décidé de mettre les drapeaux du Capitole en berne en signe de solidarité avec les familles et les proches des victimes.
Un plan d'urgence a été mis en place pour tenter de protéger le plus vite possible «les écoles coraniques ainsi que juives, ainsi que d'autres bâtiments, car on ne sait pas à quel malade on a à faire», a expliqué Catherine Lemorton.
«C'est un attentat antisémite, abominable, obscurantiste, ce qu'on voit de pire. On a tiré sur des gosses», a déclaré Charles Bensemoun, père d'un enfant qui était à l'abri dans l'établissement au moment des faits.
«On est atterrés et choqués par ce qui s'est passé, a confié au FigaroMarc Sztulman, secrétaire général du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) en Midi-Pyrénées. On s'est attaqué à des enfants dont le seul tort était de vouloir aller à l'école.»

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Après la fusillade, Nétanyahu condamne un "meurtre odieux de Juifs " 


RÉACTIONS - Classe politique française, représentants religieux et communauté internationale font part de leur émotion après la fusillade devant un lycée juif ce matin tuant au moins quatre personnes.
Par LIBÉRATION.FR

Ce matin, une fusillade a éclaté devant un établissement scolaire juif, à Toulouse. Selon le dernier bilan, quatre personnes, un professeur et trois enfants ont été tués. 

Après la fusillade, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou condamne «le meurtre odieux de Juifs, dont des petits enfants». «Il est trop tôt pour savoir précisément quelles sont les circonstances de cet acte meurtrier, mais nous ne pouvons pas écarter la possibilité qu’il a été motivé par un antisémitisme violent et sanglant.»
Le président du Congrès juif mondial (CJM), Ronald S. Lauder, a réagi avec horreur:«Aujourd'hui, les Juifs partout dans le monde sont plongés dans la douleur et le dégoût face à cette attaque terroriste répugnante. Viser des enfants est un acte particulièrement ignoble et vil que rien ne peut justifier. Cette attaque est une attaque contre nous tous.»
Le Vatican exprime sa «profonde indignation, son effarement, et sa condamnation la plus résolue». «L’attentat de Toulouse contre un enseignant et trois enfants juifs est un acte horrible et ignoble, qui s’ajoute à d’autres récents de violence absurde qui ont blessé la France», déclare le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.
Les Etats-Unis condamnent fermement «l’horrible attentat» d’une école juive à Toulouse, déclare l’ambassadeur américain à Paris Charles Rivkin, dans un communiqué.«J’ai été très attristé d’apprendre l’horrible attaque dans une école de Toulouse ce matin. Je condamne fermement ces meurtres, comme les meurtres de soldats français la semaine dernière à Toulouse et Montauban».
Le chef du gouvernement italien Mario Monti exprime sa «profonde indignation et son effarement» affirmant «avec force que l’antisémitisme, la xénophobie et l’intolérance sont totalement étrangers (.) aux valeurs de l’humanité entière».
Nicolas Sarkozy parle de «tragédie nationale»
Nicolas Sarkozy, arrivé à Toulouse en fin de matinée, qualifie la fusillade de «tragédie nationale» et assure que «absolument tout sera mis en oeuvre pour retrouver le tueur».«Que celui qui a fait cela sache que tout, absolument tout, sera mis en oeuvre pour le retrouver et pour qu’il ait à rendre des comptes»«La République est beaucoup plus forte que tout cela: j’appelle chacun d’entre vous au recueillement, à la douleur, à la solidarité avec les victimes et à la confiance dans les institutions de la République pour retrouver celui qui a fait cela», a-t-il encore déclaré.
Sarkozy s’est dit «interpellé» par la ressemblance dans le mode opératoire entre les deux attaques ayant visé des militaires parachutistes et la fusillade de ce matin devant un collège juif à Toulouse. «Nous ne devons pas céder face à la terreur, (…) les écoles doivent continuer de fonctionner, les gens doivent pouvoir continuer de pratiquer leur religion.»
Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, arrivé sur place: «Comme tous mes compatriotes, je suis submergé par l’émotion après cet évènement très grave, c’est un acte antisémite qui a été porté contre des enfants juifs.» Il a par ailleurs demandé aux«préfectures de toute la France, particulièrement dans le Sud-Ouest, de renforcer la surveillance et la vigilance autour des lieux d’enseignement israélites».
Faisant part de sa «profonde tristesse» et sa «vive indignation», le Premier ministreFrançois Fillon a confirmé la mise en oeuvre de moyens exceptionnels pour l'enquête et la sécurisation des écoles et lieux de cultes. Dans son communiqué, François Fillon rappelle que la lutte «contre le racisme, l'antisémitisme et toutes les formes de xénophobie» reste «un engagement fort et constant du gouvernement».
Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, insiste sur «la volonté du gouvernement que le ou les auteurs de cet assassinat soient arrêtés» et sur son souhait d'offrir «une protection des établissements juifs, tout particulièrement dans la région».
Le maire de Toulouse, Pierre Cohen (PS), annonce que «tous les évènements festifs sont annulés car Toulouse et sa région sont traumatisés», alors qu'un carnaval était prévu mercredi dans la ville en deuil. «Je pense que le traumatisme peut être aussi fort que la tragédie AZF», ajoute-t-il, en faisant référence à la plus grande catastrophe industrielle en France depuis 1945.
«Quelle que soit l'intention de son auteur, c'est un attentat»
Marc Sztulman, secrétaire général du Crif midi-Pyrénées (Conseil représentatif des institutions juives de France) : «Ce n'est pas une fusillade, c'est un massacre. On a tiré sur des jeunes qui allaient au lycée pour préparer leur bac. Il est difficile de savoir pour le moment si c'est un acte antisémite. De deux choses l'une, soit on a attaqué une école comme symbole républicain, soit on a attaqué cet établissement parce qu'il est de confession juive. Mais dans les deux cas, quelle que soit l'intention de son auteur, c'est un attentat qui doit être puni comme tel. Pour l'heure, la communauté juive va prendre ses dispositions pour renforcer la sécurité. L'établissement visé ce matin est l'archétype du bon lycée de centre-ville. Pour prendre une image, c'est l'équivalent du lycée Fermat à Toulouse ou de Henri IV à Paris. 100% de réussite au bac, 90% de mention.»
Le grand rabbin de France Gilles Bernheim se dit «horrifié par ce qui est arrivé ce matin à Toulouse devant l'école juive», déclarant être «meurtri dans mon corps et dans mon âme». «Je suis terriblement bouleversé et je pars immédiatement à Toulouse.»
Le président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Jonathan Hayoun, appelle de son côté les pouvoirs publics à «renforcer la sécurité des écoles et synagogues juives». «La libération de la parole antisémite et raciste crée aujourd'hui un climat d'insécurité pour les Juifs en France», souligne-t-il dans un communiqué.
Le président du Conseil français du Culte musulman est «horrifié» par «l'acte criminel indescriptible». Mohammed Moussaoui tient à exprimer «toute sa solidarité et celle des musulmans de France à l'ensemble de la communauté juive», dans une déclaration à l'AFP.
La campagne électorale est «supendue»
Le candidat PS, François Hollande, s'est rendu sur les lieux. Arrivé à 15 heures devant l'école où s'est déroulé le drame, il a déclaré: «C'est un terrible drame, une ignominie. Je devais être là pour exprimer aux familles meurtries et à cette école juive ma solidarité. C'est la France toute entière et la République toute entière dans son unité qui a été touchée.» Interrogé sur la présence des politiques, il a déclaré: «il y a un rassemblement qui fait honneur quand il y a du malheur».
Eva Joly, candidate Europe Ecologie-Les Verts, invitée à la conférence de rédaction deLibé ce matin, appelle à ne pas «surréagir»:
Benoît Hamon, porte-parole du PS, déclare que la campagne est «supendue pour honorer la mémoire des victimes»«Au nom du PS», il exprime son «horreur» face à cet«assassinat antisémite».
Jean-Louis Borloo, président du Parti radical : Face à cet «acte de barbarie atroce» et «peu importe les hypothèses, c'est la République qui est aujourd'hui mortellement touchée et en deuil. L'union nationale des républicains est indispensable et sera la plus forte».
Marine Le Pen, la candidate FN, demande «aux pouvoirs publics de tout mettre en oeuvre pour empêcher un nouveau drame». Et demande à France 2 d’annuler son débat lundi soir.
Jean-Luc Mélenchon, le candidat Front de gauche, exprime sa «plus vive émotion» et estime que si «la démence raciste des criminels» était démontrée, «cela ajouterait l'ignominie au crime».
François Bayrou, candidat MoDem, dénonce «une horreur préméditée dont on voit les intentions perverses et haïssables» et demande les «gestes les plus forts d'unité nationale». Le candidat se rendra à Toulouse dans l'après-midi.
Source
Dans l'article de Libération (lien ci-dessus), il y a deux vidéos à écouter attentivement.