jeudi 7 juin 2012

Hollande "implacable" sur l'antisémitisme



Et allons donc, remettez-nous en une petite couche !! 
"Le candidat PS à la présidentielle François Hollande assure, vendredi dans un entretien à l'hebdomadaire Actualité juive, que, s'il est élu, il sera "implacable dans la lutte contre l'antisémitisme".
"Je serai implacable dans la lutte contre l'antisémitisme. La sécurité des juifs de France, ce n'est pas l'affaire d'une communauté en particulier, c'est celle de la communauté nationale", a-t-il déclaré.

"Ce n'est pas aux Français juifs de se défendre eux-mêmes, c'est à la République de les protéger. Je ne laisserai rien passer: les actes antisémites, mais aussi les propos, et plus largement ce qui peut contribuer à un climat, à un air du temps, qui isolerait les juifs à l'intérieur de leur propre pays", ajoute-t-il. "Internet devra notamment faire l'objet de toute l'attention des pouvoirs publics", a-t-il poursuivi.

Evoquant la tuerie de Toulouse où trois enfants juifs et un professeur ont été assassinés par Mohamed Merah qui a également tué trois militaires à Montauban, un "traumatisme pour la France entière", il a jugé "insoutenable" "que sur notre sol, on ait pu s'en prendre à des juifs parce que juifs".

Il a par ailleurs estimé que les "dérives islamistes" sont "la source la plus directe du nouvel antisémitisme". "Nous devons les combattre avec la dernière énergie" mais "cette lutte n'est pas celle d'une civilisation contre une autre, c'est la guerre que la barbarie a déclaré à toutes les civilisations", a-t-il affirmé.


Interrogé sur le confit israélo-palestinien, François Hollande s'est prononcé pour "deux Etats voisins et souverains, dont chacun respecte la légitimité de l'autre" et a estimé que sur Jérusalem, "c'est aux parties en présence, et à elles seules, d'en décider". 


"J'exprime simplement le voeu que cette question ne soit pas un obstacle sur la voie dont chacun sait qu'elle offre la seule solution à cette guerre que personne ne peut gagner", a-t-il conclu.
Source

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Voici l'article intégral du magazine "Actualité juive" 

" Si les Français me font confiance, je serai implacable dans la lutte contre l’antisémitisme "

Actualité Juive : Pour la communauté juive de France, il ne pourra qu'y avoir un « après-Toulouse » tant cette tragédie l'a traumatisée. Quelles réponses apportez-vous à la communauté juive qui s'interroge aujourd'hui sur sa place - et son avenir - au sein de la communauté nationale ?

François Hollande : Le drame de Toulouse a été un traumatisme pour la France entière. C’est notre peuple, ses valeurs, qui ont été frappés. Que, sur notre sol, on ait pu s’en prendre à des Juifs parce que Juifs, c’est particulièrement insoutenable. Je me tourne d’abord vers les familles, vers ces parents qui ont enterré leurs enfants, avec la conscience que rien de ce que je pourrais leur dire ne sera à la mesure de ce qu’ils éprouvent. Je voudrais qu’à son échelle la République leur soit consolation. Et à tous nos compatriotes juifs, je veux dire, fraternellement que, dans cette République qu’ils ont tellement contribué à construire, ils ont évidemment toute leur place. Je ferai tout pour que jamais ils ne puissent en douter. Entre les Juifs de France et la République, une longue histoire s’est écrite depuis longtemps, qui est celle de la rencontre de deux universalismes. Cette histoire, j’entends bien qu’elle continue, qu’elle se développe, et que ses plus beaux jours soient à venir.

A.J. : Les derniers chiffres du rapport du SPCJ (Service de protection de la communauté juive) le montrent, les actes antisémites en France demeurent à un niveau préoccupant. Comment envisagez-vous la lutte contre ce fléau ? Quelles mesures pensez-vous prendre pour combattre les menaces que représentent les dérives islamistes ?

F. H. : Il y a 70 ans, l’État français fut complice du crime inouï, unique dans l’histoire, que fut la Shoah. J’ai ce souvenir présent à l’esprit quand je vous dis aujourd’hui que, si les Français me font confiance, je serai implacable dans la lutte contre l’antisémitisme. La sécurité des Juifs de France, ce n’est pas l’affaire d’une communauté en particulier, c’est celle de la communauté nationale : ce n’est pas aux Français juifs de se défendre eux-mêmes, c’est à la République de les protéger. Je ne laisserai rien passer : les actes antisémites, bien sûr, mais aussi les propos, et plus largement ce qui peut contribuer à un climat, à un air du temps, qui isolerait les Juifs à l’intérieur de leur propre pays.
Quant aux dérives islamistes, elles sont de fait, à l’échelle mondiale et donc aussi en France, la source la plus directe du nouvel antisémitisme. Nous devons les combattre avec la dernière énergie : cette lutte n’est pas celle d’une civilisation contre une autre, c’est la guerre que la barbarie a déclarée à toutes les civilisations. Toute complaisance à l’égard des idéologies meurtrières, tout appel à la haine, devront être repérés, empêchés, et sanctionnés avec la rigueur de la loi. Internet devra notamment faire l’objet de toute l’attention des pouvoirs publics.

A.J. : Étonnamment, la question de l’abattage rituel est devenue un sujet de débat dans la campagne présidentielle. Quel est votre avis sur cette question, en particulier pour ce qui concerne la viande cachère ?

F. H. : Selon l’idée que je me fais de la laïcité, l’État n’a pas à intervenir dans les pratiques internes à un culte, dès lors qu’elles s’inscrivent dans le cadre du droit. Cela n’avait pas à devenir un sujet de la campagne présidentielle. Je regrette que l’on ait laissé s’installer cette polémique stérile, qui a inutilement offensé les consciences.

A. J. : Considérez-vous qu'Israël est un État juif et Jérusalem, sa capitale ?

F. H. : Israël a été créé pour être l’État des Juifs, selon le titre même du livre fondateur de Theodor Herzl. C’est sa vocation, d’être le refuge où les Juifs du monde entier savent qu’ils pourront toujours, si le pire revenait, trouver abri et dignité. C’est le pays qui a ressuscité l'hébreu. C’est le pays de l’intégrité retrouvée d’un vieux peuple offensé. Donc oui, c’est un État juif, même si c’est à son honneur de compter parmi ses citoyens des musulmans et des chrétiens. Je n’oublie pas que l’arabe est, avec l’hébreu, langue officielle d’Israël.
Quant à Jérusalem, c’est vers elle que se tournent les prières des Juifs de tous les continents. Le mur occidental du Temple de Jérusalem est le lieu le plus sacré du judaïsme. Je mesure tout ce que Jérusalem représente dans l’âme juive. Pour le reste, sur l’avenir qui doit être celui de Jérusalem au terme des négociations, c’est aux parties en présence, et à elles seules, d’en décider. J’exprime ici simplement le vœu que cette question ne soit pas un obstacle sur la voie dont chacun sait qu’elle offre la seule solution à cette guerre que personne ne peut gagner : deux États voisins et souverains, dont chacun respecte la légitimité de l’autre.